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6 décembre 2004


Si vous voulez écouter quelque chose qui sort vraiment de l'ordinanire, il y a The Polyphonic Spree. Si vous voulez rester en terrain connu, il y a U2.




The Polyphonic Spree : Together We're Heavy



Titres

Section 11 (A Long Day Continues/We Sound Amazed)
Section 12 (Hold Me Now)
Section 13 (Diamonds/Mild Devotion)
Section 14 (Two Thousand Places)
Section 15 (Ensure Your Reservation)
Section 16 (One Man Show)
Section 17 (Suitcase Calling)
Section 18 (Everything Starts At The Seam)
Section 19 (When The Fool Becomes A King)
Section 20 (Together We'Re Heavy)


Comme les Tontons Flingueurs, êtes vous prêts à vous « risquer dans le bizarre » ? Si vous cherchez du décalé, du pas pareil que les autres, LE cadeau original pour Noël, celui que personne d’autre n’aura jamais l’idée d’offrir (ça c’est sûr), osez donc les Polyphonic Spree. Ca risque d’en surprendre plus d’un. Et vous en premier, sûrement.
Chez eux tout est totalement inclassable. Leur nom déjà, quasiment intraduisible, mais qu’on pourrait quand même essayer de traduire par La Grosse Fête Polyphonique ou La Nouba Polyphonique ou un truc dans ce genre là. Le titre de l’album ensuite : Ensemble Nous Sommes Lourd. C’est sûr, quand ils se déplacent ça fait du poids puisqu’ils sont 23. En fait, ce groupe là est une chorale. Mais pas une chorale comme les autres. Une chorale furieusement allumée et complètement illuminée. Genre le ciel est bleu, les oiseaux chantent et on est plus heureux quand on n’est pas triste. Regardez, nous, on porte des aubes blanches comme les communiants (à parement bleu pour les garçons et rose pour les filles en temps normal ou alors joyeusement multicolore les jours de fête) et on sourit béatement. Si, si je vous jure. Je ne sais pas ce qu’ils fument mais c’est de la bonne. Jusqu’à quel point tout ça est il une farce ? Peut être sont ils même sérieux, quelque part ? Je n’en ai pas la moindre idée.
Mais là où on ne rie plus, c’est quand on entend leur disque. Quoique, certains morceaux nous font quand même hésiter entre total effarement et pur émerveillement. Quand ce n’est pas les deux en même temps dans la même chanson. Parce que quand même, vous devez bien vous douter que si je vous parle de ce groupe là, c’est qu’il y a quand même quelque chose à écouter, en dehors du côté anecdotique. Pour la petite histoire, il parait que c’est David Bowie qui les a plus ou moins dénichés au hasard d’un concert au fin fond des Etats-Unis et les a un peu aider à sortir leur premier album. Together We’re Heavy est leur deuxième. Et ces gens là sont fort logiques. Alors, puisque leur premier disque était titré de Section 1 à Section 10, le suivant est donc titré de Section 11 à Section 20. On ne risque donc pas d’être perdu. Parfait.
Maintenant, passons au principal. Et au plus difficile à décrire finalement. Leur musique est une sorte de Pop très orchestrée, avec violons, pianos, violoncelles, hautbois, cuivre en tous genre, etc. Mais les instruments plus habituels et  électriques sont là aussi, ce qui donne des couleurs assez variées à l’ensemble. Les chansons sont tantôt chantées à une voix (Tim DeLaughter) ou à une bonne vingtaine de voix, ce qui donne forcément une tout autre ampleur aux morceaux et ce qui fait toute l’originalité de The Polyphonic Spree. A Long Day Continues/We Sound Amazed avec ses changements de rythmes, ses ralentissements et ses envolées est superbe. Et pour vous dire à quoi ça ressemble… Je ne saurais rien citer de précis, mais les mélodies sont réussies, parfois brillantes. On trouve ici ou là des réminiscences des Beatles de Sergent Pepper, comme dans Hold Me Now. La plupart des morceaux sont bâtis sur cette même trame : une seule voix, puis le ton et le volume montent avec l’arrivée progressive des voix multiples. C’est une recette archi connue, mais qui fonctionne toujours à merveille.
Alors finalement, je ne sais toujours pas si les Polyphonic Spree sont une secte d’illuminés pseudo new age, des fumistes rigolos (genre Devo, en leur temps) ou tout simplement un groupe au talent original. Parce qu’une chose est sûre à l’écoute de ce disque, c’est que sens de la mélodie est là, la qualité des chansons aussi. Et on se laisse facilement prendre à leurs harmonies, parfois un peu trop gentille à mon goût. Cette obsession apparente de l’illumination spirituelle et de la joie de vivre paraît par moment un peu forcée et tire un peu vers la caricature (vous vous souvenez du Jesus Revient dans « La vie est un long fleuve tranquille » ?). Mais à part cette petite réserve, ce disque là est largement recommandable et fait vraiment souffler un vent joyeux et complètement original sur le gris ambiant.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.thepolyphonicspree.com




U2 : How To Dismantle An Atomic Bomb


Titres

Vertigo
Miracle Drug
Sometimes You Can'T Make It On Your Own
Love And Peace Or Else
City Of Blinding Lights
All Because Of You
A Man And A Woman
Crumbs From Your Table
One Step Closer
Original Of The Species
Yahweh



Pas facile de parler d’un disque comme celui là. On est forcément pris entre deux sentiments contradictoires. On a aimé (adoré dans mon cas) la première période de vie du groupe, et des albums comme War et The Joshua Tree sont devenus des classiques incontournables. On les a ensuite vu prendre des risques, changer leur fusil d’épaule, pour se faire plaisir avant tout au départ, mais pour notre plus grande joie aussi parfois puisque Achtung Baby est lui aussi devenu indispensable. Mais depuis, on les a surtout vu disparaître de notre vie. U2 était progressivement passé du statut de groupe vital au rang de dinosaure usé et pénible. Pour vous, à quand remonte leur dernier grand disque ? Ca fait un sacré bail.
Alors que penser du petit dernier, How To Dismantle An Atomic Bomb ? Il y a longtemps que la sortie d’un nouvel album de U2 n’est plus un évènement marquant de l’année discographique. On est depuis un moment habitué à s’attendre à tout de leur part, et surtout habitué à être déçu. On a quand même eu droit par moment à de sérieux plantages musicaux, allant du pathétique au ridicule. Alors que penser d’un nouvel album qui nous la joue « retour vers le futur » ? Parce qu’il faut savoir que ce nouvel opus nous donne l’impression d’avoir été écrit il y a 15 bonnes années. Auraient ils ressortis de vieilles bandes certifiées l’époque pour nous les refourguer aujourd’hui ? Non, non. Tous ces morceaux sont pourtant flambants neufs. On pouvait peut être s’attendre à de nouveaux dérapages, mais franchement, celui là fait tout drôle. Ca ressemble fort à une sorte de constat d’échec pour le groupe. Après avoir explorer d’autres pistes et s’y être cassés les dents, les voici de retour dans ce qu’ils savent faire le mieux. Ou peut être finalement dans la seule chose qu’ils sachent bien faire. Cette sorte de Rock flamboyant et altier, nimbé d’échos et de reverb en tous genres. En un mot, c’est le retour du son originel, celui où le son de la guitare de The Edge était LE signe distinctif du groupe.
Pour bien mettre les points sur les i de ceux qui n’auraient pas encore capté que U2 refait du U2 pur jus, on assiste même au retour des deux producteurs les plus emblématiques du groupe : Steve Lillywhite, producteur de War et Brian Eno, producteur de The Joshua Tree. Si avec tout ça on n’a pas compris… Oui, mais voilà, ce n’est pas parce qu’on se dit qu’on va faire revivre le passé que le passé se laisse faire. Et dans leur cas, les couleurs et la forme sont là, mais pour le reste, il manque quelque chose. Un truc essentiel et toujours aussi indéfinissable qui fait que certaines collections de chansons donnent des albums inoubliables. Ce n’est pas le cas ici. Mais il faut quand même être juste, cet album là est ce que le groupe a produit de meilleur depuis des lustres. On y retrouve par moment une hargne perdue de vue depuis longtemps. C’est parfois un peu brouillon, comme dans le single Vertigo, ou trop pompier (on ne les changera pas…) dans Love And Peace Or Else ou All Because Of You, comme si le groupe voulait de toute urgence nous en mettre à nouveau plein la vue. On y retrouve aussi ces ballades qu’on aimait (Sometimes You Can'T Make It On Your Own, A Man And A Woman).Mais surtout, on retrouve ici quelques vrais petits miracles mélodiques, dans le genre de One ou de la fameuse trilogie d’ouverture de The Joshua Tree, celle qui m’a fait penser, à la première écoute du disque, que j’étais en train d’écouter le plus grand album de tous les temps. One Step Closer est de ces ballades parfaites, sans effets de manches inutiles. Et là, forcément, ça touche directement au cœur. Yahweh est un de leurs beaux morceaux au lyrisme suffisamment maîtrisé pour être superbe. Original Of The Species est une autre de ces chansons touchées par la grâce. Et là je pèse mes mots. Cette chanson est un condensé de tout ce qu’on a un jour aimé chez U2. Et surtout une des plus belle chanson du groupe, toutes périodes confondues.
Au bout du compte, bien que ce disque là ressemble à un retour à la case départ ou à un retour aux sources, selon qu’on ait envie d’être sympa avec eux ou pas, mais c’est aussi un album réussi. Plus réussi qu’on aurait pu l’attendre, connaissant leurs productions récentes. Et puis surtout, il y a Original Of The Species, chanson qui à elle seule justifie l’achat de How To Dismantle An Atomic Bomb.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.u2.com
Ou un site non officiel très complet en français : www.u2achtung.com



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