Why Not : 6 Mois

14 avril 2003

Ca fait maintenant 6 mois que ce site existe. Pour moi, c'est donc un peu l'heure des premiers bilans. Ca peut paraitre court, mais ça représente une somme de temps passé assez conséquente pour la rédaction de ce site. Tout d'abord, si ce site existe toujours, c'est pour deux raisons majeures : la première est que j'éprouve toujours la même envie et le même enthousiasme à écouter de la musique et surtout à en parler pour partager mes coups de cœur, la deuxième est que vous êtes de plus en plus nombreux à venir le visiter et aussi de plus en plus fidèles. J'en ai la confirmation par vos mails. D'ailleurs je vous invite à ne surtout pas hésiter à me donner votre point de vue (en bien ou en mal), à me poser vos question ou à me proposer des chanteurs ou groupes que je n'ai pas encore chroniqué. Je me fais un devoir de toujours répondre à vos courriers.
En ce qui concerne vos tuyaux ou propositions de chroniques, je dois avouer que par manque de temps (et aussi d'argent), je ne peux malheureusement pas tout découvrir. Mais en tous cas, merci à tous ceux qui m'ont déjà écrit pour m'encourager ou me proposer des musiques que je ne connaissais pas encore. J'en ai d'ailleurs chroniqué certains. C'est en grande partie grâce à vous que ce site continue à vivre et que je trouve toujours l'envie de continuer cette expérience.
Tout ça pour vous dire que sans vous, sans vos visites et sans votre soutient, ce site n'existerait déjà plus. Alors continuez. Tant que nous aurons tous le même plaisir à partager nos goûts et nos plaisirs, ce site continuera à exister.
Ces six mois ont vu défiler bon nombre d'albums. J'en ai attrapé quelques uns et parmi ceux là j'en ai chroniqué certains. Pas tous, c'est vrai. Quand je me suis trompé, que j'ai acheté un album que je n'ai pas aimé, je n'en parle pas. Je n'aime pas démolir le travail de quelqu'un. Je n'ai pas aimé le disque en question, mais quelqu'un pourra peut être aimer. Je n'éprouve quand à moi, aucun plaisir à écrire du mal d'un disque…
Mais ce qui nous occupe cette semaine, c'est une sorte de récapitulatif de ces 6 derniers mois. Ce qui est important avec un disque, ce n'est pas seulement le plaisir immédiat qu'il peut procurer, mais aussi et surtout la durée de vie du disque. Aurez vous toujours le même plaisir à l'écouter quelques mois ou quelques années plus tard ? C'est ce qui fait la différence entre un bon disque et un grand disque, un de ceux qui marque une étape dans la déjà longue histoire de la musique. Je ne sais pas si l'un de ces disques restera dans les annales, mais ce que j'ai essayé de faire ici, est de vous communiquer mes impressions aujourd'hui par rapport aux chroniques de ces six derniers mois. En fait, sont présents ici tous ceux qui ont dépassés le stade du plaisir immédiat pour commencer à s'inscrire dans la durée.
C'est évidemment un choix très personnel, et donc forcément subjectif, mais il a au moins le mérite d'être le résultat d'un vécu de plusieurs mois déjà. Je vous laisse juge. Le seul but de ce classement est de vous permettre de découvrir (ou redécouvrir) ceux qui pour moi, sont les meilleurs albums de cette période. Seul l'avenir dira si ces disques compteront vraiment dans l'histoire de la musique, mais pour le moment ils comptent dans ma vie. Et peut être dans la vôtre.

Rendez vous le 28 avril pour de nouvelles chroniques.

1

Nada Surf : Let Go

Pour moi, c'est le meilleur album de ces 6 derniers mois. C'est le meilleur disque d'un groupe revenu de loin. Il faut savoir que Nada Surf doit être un des rares groupes à avoir été viré par sa maison de disque pour cause d'absence de tube ! C'était à l'occasion de leur deuxième album. Après un passage à vide forcé et des questions sur leur propre avenir, aujourd'hui, ils sont seuls maîtres à bord, maîtrisent tout de A à Z et ont créé leur propre label. Lorsqu'on écoute Let Go, on se demande vraiment comment leur ancienne maison de disque a pu être aussi sourde et aveugle au talent de ce groupe. Let Go est une véritable mine de tubes potentiels, une succession sans faille de bijoux Pop-Rock comme on en entend rarement. Enthousiasmant.

2

Radio 4 : Gotham

Ce groupe a trouvé la recette de la potion magique. Dans leur chaudron New Yorkais, ils ont concocté la fusion idéale entre le Rock et la danse. A la manière d'un Rock The Casbah des Clash ou d'un Rock Lobster des B 52's, ils rallument une flamme depuis longtemps éteinte, cette d'un Rock brut, militant et dansant. Si vous avez aimé les morceaux et les groupes cités ci-dessus, vous allez craquer pour Radio 4. Mettez ce CD dans votre lecteur et je vous mets au défis de rester assis. C'est mission impossible.

3

Placebo : Sleeping With Ghosts

Quatrième album pour ce groupe devenu en quelques années un groupe majeur. Cet album ne fait qu'enfoncer un peu plus le clou. Placebo fait un Rock nerveux, racé et élégant comme peu savent en faire. Avec une sorte de sérénité et de facilité de plus en plus impressionnante. Tout simplement brillant. Un album à avoir impérativement dans sa discothèque, tout comme les trois précédents, d'ailleurs.

4

Coldplay : A Rush Of Blood To The Head

Qui pouvait imaginer que le groupe qui avait sorti l'excellent single Yellow, mais un premier album assez inégal était capable de ça ? Même pas eux peut être. Dire que Coldplay a franchis un palier avec ce deuxième album est un euphémisme. Ils ont franchi d'un seul coup tout l'escalier pour se retrouver tout en haut. Catapultés au sommet, en compagnie des grands. Cet album est un régal mélodique et mélancolique.

5

Overhead : Silent Witness

La révélation française de ces six derniers mois s'appelle Overhead. Ce premier album dégage une impression de maturité musicale incroyable. Musicalement entre la Pop et un ton un peu plus Jazzy, dans le registre d'un Jeff Buckley pour ce qui est de la voix, Overhead impressionne. Un album qui dégage en même temps une force et une sérénité rare. Une musique pour voyageur immobile. On ferme les yeux et on part.

6

Interpol : Turn On The Bright Light

J'ai lu ici ou là qu'Interpol n'étaient que de vulgaires plagiaires de l'univers de Joy Division. C'est clair, ils se sont nourris de ce terreau là. Ils les ont écoutés, puis aimés, puis digérés. La musique qu'Interpol nous offre rappelle forcément les groupes de cette époque. Mais Interpol est bien plus que ça. Si Interpol avait existé dans les années '80, on aurait probablement considéré Turn On The Bright Light comme un grand album. Qu'il soit sorti en 2002 n'enlève rien au fait que c'est un grand album. Si en plus il vous donne envie de découvrir l'univers de Joy Division, ça n'en est que mieux.

7

Sigur Ros : ( )

Un groupe improbable venu d'Islande qui produit une des musiques les plus envoûtantes entendue depuis longtemps. Par ce deuxième album, Sigur Ros confirme qu'il est bien un groupe majeur qui compose une musique unique, capable de nous envoûter par de longues mélopées aériennes et évanescentes. Sigur Ros est le seul groupe a savoir traduire en musique le son du vent glacé au dessus des volcans, au milieu des tourbillons de nuages de leur île natale.

8

Massive Attack : 100th Window

Ce disque est tout sauf facile. Il respire l'angoisse, la claustrophobie et une froide tristesse. De loin l'album le plus complexe et le plus dérangeant de Massive Attack, le plus difficile à appréhender aussi. Il faut vraiment du temps pour entrer dans cet univers. Il faut d'abord faire l'effort d'y entrer. Une fois cet effort effectué, on se trouve dans un dédale de sons et de sensations rares et prenantes. Assurément un album qui fera date.

9

Idlewild : The Remote Part

Il n'y pas si longtemps, les écossais d'Idlewild faisait tournée européenne commune avec Placebo. Placebo assurait la première partie d'Idlewild en Angleterre. Les rôles s'inversaient sur le continent, là où la renommé de Placebo était bien plus importante. C'est toujours le cas aujourd'hui. Autant Placebo a su s'imposer chez nous, autant Idlewild demeure assez peu connu. Et pourtant, voilà un groupe qui a sorti un des meilleurs albums de ces 6 derniers mois. Un album qui déborde de Rocks échevelés, lyriques et mélodiques à souhait. Un grand album à déguster longtemps.

10

Big Country : The John Wayne's Dream

L'ultime album de Big Country est un condensé des talents multiples de ce groupe. Un album aux textes plus sombres et introvertis qu'à l'accoutumée, un disque plus beau et plus touchant aussi. Un album qui parle d'ombres et de lumières, de ruptures et de résurrection. Le dernier vrai testament discographique de Stuart Adamson. Très certainement un de leur tout meilleur album, si ce n'est le meilleur.

11

Arid : All Is Quiet Now

Ce groupe là a vraiment tout pour devenir énorme : une classe incroyable, deux excellents albums à son actif et un chanteur rare. Ils ne leur manque qu'un petit coup de pouce du destin. Leur Rock racé, lumineux et empli d'envolés lyriques ne peut que vous plaire. A découvrir de toute urgence.

12

Runrig : The Stamping Ground

Retour aux sources pour ce groupe au passé déjà conséquent. Et surtout, retour gagnant. The Stamping Ground est l'album magnifique d'un groupe qui après avoir visité de nombreux horizons, a été capable de revenir aux sources nourri de tout ce qu'il a connu. Cet album est un amalgame parfait entre le Rock, la Pop et la musique traditionnelle écossaise. Sans doute un de leurs meilleurs disques et surtout une bonne façon de découvrir une autre musique.