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17 mars 2008



The Kills : Midnight Boom


Titres

U.R.A. Fever
Cheap and Cheerful
Tape Song
Getting Down
Last Day of Magic
Hook and Line
Black Balloon
M.E.X.I.C.O.C.U.
Sour Cherry
Alphabet Pony
What New York Used to Be
Goodnight Bad Morning


Rarement un groupe m'aura autant impressionné que The Kills. Avec seulement deux albums au compteur, ce faux couple et vrai duo est parmi mes artistes préférés de ce début de siècle. Réécouter leurs albums, c'est se reprendre à chaque fois le même coup de pied au cul, le même uppercut dans les gencives. Avec trois bouts de ficelle et une énergie jamais prise en défaut, Hotel et VV nous bombardent de chansons qui peuvent toujours paraître mineures au premier abord, mais finissent invariablement par faire partie du paysage. Aimer la musique de The Kills a toujours un petit côté coupable. C'est un peu comme aimer le caniveau ou ce qu'on trouve au fond d'une poubelle. Leur musique est crade, elle sent le graillon et est salle comme un vieux peigne, mais c'est à chaque fois tellement bon qu'on en redemande. Le Rock, le vrai, basique et vital, c'est eux.

Se précipiter sur Midnight Boom dès sa sortie a donc été un réflexe pour moi. Le genre de geste qu'on n'arrive pas à réfréner, même avec toute la volonté du monde. Dès que je suis revenu à ma voiture, j'ai mis le CD dans le lecteur, le volume là où il doit être dans ce genre de cas, bien vers la droite du curseur. Et là, je dois dire que le bonheur a été total. Aujourd'hui, quand j'écris cette chronique, j'ai déjà pas mal d'écoutes derrière moi, mais je vais essayer de vous retranscrire mes sensations au moment de la découverte de Midnight Boom. Une musique aussi urgente que celle là mérite bien une critique du même genre.

Les premières secondes de U.R.A. Fever sont étonnantes. Elles rappellent presque Tricky, avec ce mélange de voix masculine chuchotée et de douceur féminine. Et puis il y a cette basse colossale. Un titre Electro à l'efficacité hallucinante. Electro ? Quoi, The Kills a trahi la cause Rock ? A peine le temps de se poser la question (à peine plus de 2 minutes 15 pour être exact) qu'on passe déjà à Cheap And Cheerful, autre bolide mutant qui fait entrer en collision une Soul façon Motown et un Rock charnu ultra efficace. Une chose est sûre, l'envide de danser est irrésistible, même en voiture. Tape Song revient aux sources des Kills tels qu'on les connaissait. Avec sa guitare déchirée et son petit air de Cat Claw, ce titre est simplement un des meilleurs du duo. Une efficacité sans pareille. Depuis No Wow, on savait que The Kills étaient aussi amoureux du Blues que du Disco ou du Glam Rock. Un titre comme Getting Down met tout ça en perspective pour une des chansons les plus moites et vulgaires de l'album. Par contre, on ne savait pas encore que ce groupe là était aussi capable de nous offrir des étincelles Pop du plus bel effet. Enfin, de la Pop façon Kills quand même... Last Day Of Magic est un éclair de génie Pop au milieu d'un déluge de guitares toujours aussi grasses et coupantes. J'adore. Au sommet du Glam, là où la voix de VV fait merveille, on trouve Hook And Line. Basique, voire simpliste, ce morceau ressemble à une morsure. Dans le genre Pop, le duo a même réussi à apprivoiser la douceur. Je ne savais pas que VV savait chanter aussi harmonieusement que sur Black Balloon. Voilà un titre qui pourrait bien leur permettre d'agrandir le cercle de leurs adeptes. Une porte d'entrée accessible à leur Rock par ailleurs nettement plus déjanté. Une façon d'avancer et d'évoluer vers autre chose, sans se renier pour autant.

Pour le reste, les chansons de Midnight Boom restent quand même souvent au plus près d'un Rock touffu et torride comme on l'aime. La production s'est étoffée, le son a nettement gagné en puissance et en volume. La section rythmique prend une place de plus en plus importante, avec surtout une basse carrément imposante. L'aspect cheap du premier album fait maintenant partie du passé. Aujourd'hui, The Kills semble être capable de mettre d'accord les fans de Rock et les amoureux de musique Electro un peu virile, comme sur Sour Cherry, dantesque machine à danser. Oui, autre nouveauté, The Kills est aussi capable de faire danser. Et puisque Midnight Boom est vraiment l'album de la maturité, le groupe se permet même une subtile ballade pour clôturer le CD avec classe. Ca non plus, on n'était pas sûr qu'ils savaient le faire, mais Goodnight Bad Morning vient confirmer qu'ils sont définitivement capables de tout. De tout oui, mais uniquement du meilleur. Midnight Boom est de loin le meilleur album de The Kills et par conséquent un des tous meilleurs albums de 2008.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.thekills.tv

La video de U.R.A. Fever : ICI




Porcupine Tree : Nil Recurring

Titres

Nil Recurring
Normal
Cheating the Polygraph
What Happens Now ?


Fear Of A Blank Planet était un des tout meilleurs albums de 2007. Un de ceux qui marquent et qu'on n'oublie pas. Je l'écoute encore aujourd'hui avec le même éblouissement à chaque fois. J'arrive même à lui trouver de nouvelles qualités au fil du temps. Les disques qui possèdent à la fois une telle maitrise et une telle profondeur sont vraiment très rares. Forcément on en redemande. Alors quand Porcupine Tree nous propose d'en reprendre une petite louche, évidemment on saute sur l'occasion.

Nil Recurring n'est pas un nouvel album, il est le complément de Fear Of A Blank Planet. Une pièce manquante du puzzle. Les quatre titres qui le composent ont été écrits à la même époque que Fear Of A Blank Planet, mais ont été finalement écartés de l'enregistrement final. Bien souvent, ce choix forcément arbitraire reste pour moi un mystère. Quand on entend les B-sides de certains groupes, on se demande parfois pourquoi tel titre a été laissé de côté alors que tel autre qui parait moins bon a été choisi. C'est forcément un choix brutal et définitif, et ça ne doit jamais être une partie de plaisir d'avoir à le faire. Mais cette sélection ne se base pas toujours sur le seul critère de la qualité d'une chanson, elle est aussi dépendante de la notion d'album, qui respecte souvent une forme de cohérence d'ensemble. Certaines chansons ne collent pas avec les autres, elles sont trop différentes ou pas dans le ton. C'est le cas de celles qu'on trouve sur Nil Recurring.

Cet EP ne contient peut être que quatre titres (presque 30 minutes quand même), mais il n'y a sûrement pas tromperie sur la marchandise. Nil Recurring n'est pas une tentative mercantile de surfer sur la vague du succès mondial de Fear Of A Blank Planet. On a peut être ici affaire à ce qu'on appelle joliment des " chutes de studio ", mais ces chutes là sont de la même qualité que ce que Porcupine Tree nous offre d'habitude : du très haut de gamme. Comme je le disais plus haut, la seule raison pour laquelle ces chansons se trouvent là est leur construction où leur couleur différente. En les écoutant, on comprend. Le premier morceau, totalement instrumental, est trop sinueux et aventureux pour pouvoir tenir dans le carcan d'un album aussi carré que Fear Of A Blank Planet. Sa place ne pouvait être que sur cet EP. Quant à Normal, il est sûrement le plus proche de l'ambiance de l'album, il ressemble à une variation de Sentimental (même refrain). Il a bien fallu choisir l'une des deux. En tous cas, cette variante là est tout aussi magnifique. Cheating the Polygraph est un peu en dessous. Agréable, mais pas vraiment marquant. Le clou du spectacle se nomme What Happens Now ? Lente montée en régime dans une atmosphère pesante, suivie de passages instrumentaux en haute voltige, juste avant un final majestueux qui laisse des regrets. Oui, on regrette que ce soit finalement si court. Mais en même temps, le bonheur de pouvoir écouter ces chansons supplémentaires prend largement le dessus. Bien plus qu'un simple EP de fonds de tiroir, Nil Recurring est le chainon qui manquait encore au chef d'œuvre Fear Of A Blank Planet.


Pour plus d'nformations, le site officiel :
www.porcupinetree.com

La video de Normal : ICI





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